Dans l'Eure, il cultive du blé sans glyphosate

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AGRi iMMO met en avant les alternatives au glyphosate

Jean-Bernard Lozier cultive 90 ha de céréales, colza, pois, féverole et maïs à Coudres (Eure). Le céréalier, qui n'est pas en bio, se passe d’herbicide et affiche pourtant de bons rendements dans ses champs.

Sur le plateau de Saint-André-de-l’Eure, à 20 kilomètres au sud d’Évreux (Eure), l’arrivée du printemps coïncide avec la sortie des tracteurs et des pulvérisateurs. Les engins épandent l’engrais azoté dans des champs, à perte de vue, de céréales et de colza. "Dans le coin, il n’y a quasiment plus de ferme laitière, ni d’élevage. C’est à l’image du département de l’Eure", explique Jean-Bernard Lozier.

Dans sa « petite » ferme céréalière de 90 ha, l’agriculteur normand cultive du colza, du lin, des protéagineux (pois, féverole), du maïs et des céréales comme ses voisins. La différence ? Il n’utilise pas d’herbicide, notamment le controversé « Roundup », à base de glyphosate. Pas d’insecticide non plus. "J’ai toujours cherché à réduire le plus possible le recours à la chimie, précise-t-il. Quand je pulvérisais de l’insecticide, j’avais le nez qui coulait. Ces produits tuent les bestioles, mais moi aussi, je suis une bestiole…"

Militant à la Confédération paysanne, un syndicat agricole classé à gauche, Jean-Bernard Lozier pratique une agriculture « intégrée » depuis près de vingt ans. Une forme d’agroécologie mêlant science agricole et écologie. "Je ne pratique pas l’agriculture biologique car je ne m’interdis pas, en dernier recours, le glyphosate mais je cherche à comprendre les interactions naturelles du sol."Comme celles des graminées, ces « mauvaises herbes » (adventices) qui concurrencent les principales cultures. "Je sème plus tard mon blé, à la fin du mois d’octobre, après le cycle des adventices. À une période où les céréaliers du coin préfèrent, généralement, aller à la chasse…" dit-il en rigolant. Ses voisins « conventionnels » traitent leurs parcelles au « Roundup ». S'ajoutent trois passages d'herbicides "sélectifs", entre octobre novembre, avant un éventuel « rattrapage » au printemps. "Des résistances de graminées (ray-grass, vulpin) sont de plus en plus fréquentes."

Jean-Bernard Lozier qui désherbe mécaniquement n’a pas ces soucis. Chez lui, un travail superficiel du sol et le gel hivernal suffisent à éliminer les adventices. D’autant que des couverts de légumineuses (trèfle, féverole), utilisés comme engrais azoté, étouffent les mauvaises herbes.

Une terre légère comme de la semoule

Dans cette plaine de limon peu profond, où les cultures de blé, orge et colza s’enchaînent, Jean-Bernard Lozier a préféré établir une rotation de ses cultures sur neuf ans. Il récolte trois fois du blé, issu de différents mélanges variétaux, et intercale quatre cultures de printemps, "pour casser le cycle des adventices et des ravageurs". De l’orge, du pois, du lin et du maïs grain, "pas très rémunérateur mais un levier agronomique intéressant, le maïs réintroduisant de la matière organique pour les cultures suivantes."

Sa terre, aérée par les vers de terre, légère "comme de la semoule", produit 80 quintaux de blé à l’hectare légèrement moins que les 85 à 90 quintaux affichés par les utilisateurs de glyphosate. Le colza ? "J’arrive à 30 quintaux, en moyenne, contre 38 à 40 quintaux pour les conventionnels dont les charges atteignent 500 € par hectare. Les miennes sont inférieures à 200 €. Je dégage des marges aussi bonnes qu’eux."

Son exemple n’est pas unique. Une quinzaine de céréaliers de l’Eure travaille en groupe dans cette voie de l’agriculture intégrée. "Le glyphosate rassure encore de nombreux céréaliers. Mais je m’aperçois qu’ils sont de plus en plus nombreux à passer en bio dans mon secteur. Je crois que les agriculteurs en ont marre de traiter les parcelles."

Article publié sur ouest-france.fr par Guillaume Le Du le 22 mars 2019 ici.

Le glyphosate rassure encore de nombreux céréaliers. Mais je m’aperçois qu’ils sont de plus en plus nombreux à passer en bio dans mon secteur.

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Publié le 24/08/2021 par
Pierre Lainé

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